Les stratégies de défiscalisation efficaces en 2024 : le guide complet

Par Vincent Gaspalon

Sommaire

La diversité des solutions disponibles pour alléger sa facture fiscale en France ne manque pas. Quasiment tous les compartiments du patrimoine sont concernés : épargne financière, immobilier, investissements dans les entreprises, et même certaines dépenses courantes. Et pourtant, 82 % des ménages sondés (Opinion Way/Quintésens Groupe, 2022) reconnaissent ne pas tirer profit des niches fiscales auxquelles ils ont droit… parmi les 465 qui existent !

 

Mais cette diversité ne doit pas cacher une réalité : toutes ces solutions ne se valent pas et ne s’adressent pas à tous les profils d’investisseurs. Dans cet article, nous faisons le point sur quatre stratégies que vous pouvez mettre en place immédiatement. Mécanismes, exemples concrets, explications sur les pièges à éviter… Suivez notre guide complet.

Défiscalisation : réduire son impôt, l’éviter ou le différer ?

feuille déclaration impôt stylo noir défiscalisation

Prenons un peu de hauteur pour bien cerner ce que recouvre la notion de défiscalisation.

 

Au sens large, la défiscalisation englobe l’ensemble des moyens légaux permettant à un contribuable (particulier ou entreprise) de diminuer sa charge fiscale. Il existe effectivement plusieurs façons d’optimiser sa fiscalité, avec des logiques et des impacts différents :

 

  1. Réduire sa base taxable, autrement dit faire en sorte de diminuer ses revenus soumis à l’impôt.

  2. Différer l’imposition, c’est-à-dire à reporter la taxation à une date ultérieure. C’est ce qui se passe avec une assurance-vie, par exemple : tant que vous ne faites pas de retrait, les gains ne sont pas fiscalisés. Cela permet de faire fructifier son épargne sans friction fiscale.

  3. Réduire directement l’impôt, via des réductions ou crédits d’impôts. C’est la logique de la plupart des niches fiscales.

 

Pourquoi l’État français se montre-t-il aussi généreux ? Tout simplement parce qu’il y trouve son compte, malgré les presque 100 milliards d’euros que ces dispositifs lui coûtent chaque année ! Toutes ces mesures incitatives ont une finalité, qui est d’orienter l’épargne des contribuables vers des secteurs jugés prioritaires pour des raisons économiques, sociales ou environnementales :

 

  • Soutenir l’investissement dans l’immobilier locatif 

  • Encourager l’investissement dans les PME, startups et l’innovation

  • Favoriser certains investissements outre-mer

  • Inciter aux dons aux associations et fondations d’intérêt général

  • Encourager la transition énergétique en soutenant certains travaux

Vue d’ensemble : les dispositifs de défiscalisation classés en familles

tableau dispositif défiscalisation classé famille

Le tableau nous montre bien que chaque famille de défiscalisation a ses spécificités en termes de mécanisme fiscal, d’horizon de placement, de ticket d’entrée, de liquidité, de risque aussi 

 

  • ➡️  ✅ L’épargne financière défiscalisante apparaît souvent comme la solution la plus souple et la plus accessible, avec des enveloppes fiscales bien connues comme l’assurance-vie ou le PEA. Mais elle ne répondra pas forcément aux besoins d’un investisseur en quête de fortes réductions d’impôt immédiates.

  • ➡️  À l’inverse, l’immobilier locatif ou l’investissement dans les PME offrent généralement un avantage fiscal plus puissant, mais avec des contreparties fortes en termes d’engagement dans la durée, d’illiquidité et de risque. Ce sont typiquement des solutions réservées aux patrimoines les plus importants et aux investisseurs avertis.

Stratégie 1 : Optimiser la fiscalité de son épargne financière

  • Utiliser les enveloppes fiscales avantageuses : assurance vie, PEA, PER…

  • Profiter de l’épargne salariale défiscalisée : PEE, PERCO…

  • Jouer sur la durée de détention pour effacer l’impôt

tableau comparatif réduction fiscal défiscalisation

1. Utiliser les enveloppes fiscales avantageuses

Le premier réflexe pour alléger la fiscalité de son épargne est d’utiliser les “enveloppes” spécialement prévues à cet effet par le législateur. Les plus connues sont l’assurance vie, le Plan d’Épargne en Actions (PEA) et le Plan d’Épargne Retraite (PER). Chacune a ses spécificités en termes de fonctionnement et d’avantages fiscaux.

 

L’assurance vie

L’assurance vie est de loin le placement préféré des Français, et ce n’est pas un hasard. Outre sa souplesse et sa transmission facilitée, elle offre une fiscalité très douce sur les intérêts générés :

 

  • Pendant les 8 premières années, les retraits sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR) sur la part des intérêts, après un abattement annuel de 4600 € pour une personne seule ou 9200 € pour un couple. Les prélèvements sociaux de 17,2 % s’appliquent aussi.

  • Après 8 ans de détention, les intérêts bénéficient d’un taux réduit d’imposition :

    • 0 % dans la limite de 4600 € de retraits par an (9200 € pour un couple) ;

    • 7,5 % au-delà, (ou barème progressif de l’IR sur option) ;

    • Prélèvements sociaux de 17,2 %.

 

✅ Concrètement, si vous avez investi 50 000 € il y a 10 ans sur un fonds en euros avec un rendement moyen de 2 % par an, votre contrat vaudra 60 950 €. En cas de retrait total, vous aurez 10 950 € d’intérêts.

 

  • Avec l’abattement de 4600 € et la “flat tax” de 7,5 %, l’IR sera de 477 €.

  • Avec les 17,2 % de prélèvements sociaux, le prélèvement total montera à 1360 €.

  • Il vous restera donc 9590 € nets d’intérêts, soit 87,5 % des gains (contre seulement 51,8 % s’ils avaient été soumis à l’IR à 30 % + PS).

 

Le Plan d’Épargne en Actions (PEA)

Le PEA est LA solution pour investir en actions en franchise d’impôt. Son principe est simple :

  • Vous pouvez y déposer jusqu’à 150 000€ pour acheter des actions d’entreprises européennes.

  • Les dividendes et plus-values réalisés restent dans l’enveloppe et sont réinvestis en franchise d’impôt.

  • Au bout de 5 ans, vous pouvez retirer votre argent sans payer d’impôt sur les gains (seulement les prélèvements sociaux de 17,2 %).

  • Avant 5 ans, les retraits entraînent la clôture du plan et l’imposition des gains à l’IR.

 

✅ Prenons un exemple. Vous avez investi 10 000 € sur un PEA il y a 10 ans. Avec une performance annuelle moyenne de 5 % (3 % de dividendes réinvestis + 2 % de plus-value), votre capital aura doublé pour atteindre 20 000 €.

 

  • En cas de retrait, vous récupérerez vos 10 000 € de versements + 8280 € de gains nets, soit un total de 18 280 €.

  • Les 1720 € de prélèvements sociaux (17,2 % des gains) seront votre seul impôt.

  • À titre de comparaison, en l’absence de PEA, l’impôt total aurait été de 4720 € (30 % d’IR + 17,2 % de PS), ne vous laissant que 15 280 € nets. Le PEA vous permet donc d’économiser 3000 € d’impôt dans cet exemple, mais l’avantage peut être plus puissant selon votre taux d’imposition. Consultez notre article détaillé sur les paliers d’imposition pour comprendre.

 

Le Plan d’Épargne Retraite (PER)

Lancé fin 2019, le PER est venu unifier et simplifier la galaxie des produits d’épargne retraite. Son gros avantage : la déductibilité des versements de votre revenu imposable.

 

  • Vous pouvez déduire vos versements volontaires jusqu’à 10% de vos revenus professionnels de l’année précédente (dans la limite de 34 368 € pour 2024). Cela réduit d’autant votre IR.

  • À la retraite, vous récupérez votre capital sous forme de rente viagère, soumise à l’IR après abattement de 10 %. Le capital issu des versements non déduits est exonéré.

  • Vous pouvez aussi sortir en capital, mais avec un surcoût fiscal : vos versements déduits seront imposés à l’IR.

  • Dans les deux cas, les prélèvements sociaux de 17,2 % s’appliquent aux gains réalisés.

 

✅  Disons que vous gagnez 50 000€ par an. Vous décidez de verser 5000€ sur votre PER.

 

  • Vous économiserez 1500 € d’impôt immédiatement (30 % de 5000 €). C’est comme si votre versement ne vous coûtait que 3500 €.

  • À la retraite, si votre PER vous verse une rente annuelle de 2000 €, elle ne sera imposable qu’à hauteur de 1800 € (10% d’abattement). Avec une TMI de 11 %, cela vous fera 198 € d’IR.

  • Si on ajoute les 344€ de prélèvements sociaux (17,2 % sur les gains, estimés à 50 % de la rente), le prélèvement total sera de 542 €, vous laissant 1458 € de rente nette annuelle.

 

Vous l’aurez compris, le PER est surtout intéressant si vous êtes fortement imposé pendant votre vie active et que vous anticipez une baisse sensible de votre TMI à la retraite. L’avantage de déduire dépasse alors le coût de taxation à la sortie.

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2. Profiter de l'épargne salariale défiscalisée

Si vous êtes salarié, ne passez pas à côté des dispositifs d’épargne salariale proposés par votre employeur. Bien utilisés, le Plan d’Epargne Entreprise (PEE) et le Plan d’Épargne Retraite Collectif (PERCO) sont de véritables boosters d’épargne, grâce à leur fiscalité imbattable.

 

Le Plan d’Épargne Entreprise (PEE)

Le PEE permet aux salariés de se constituer un portefeuille de valeurs mobilières avec l’aide de leur entreprise, dans un cadre fiscal privilégié :

  • Vous pouvez y verser jusqu’à 25% de votre rémunération annuelle brute. Ces versements sont exonérés d’impôt sur le revenu.

  • Votre entreprise peut abonder vos versements jusqu’à 300 % de leur montant et dans la limite de 8 % du PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale), soit 3486 € pour 2024. Cet abondement est exonéré d’IR pour vous.

  • À la sortie, après 5 ans de blocage, les gains réalisés sont totalement exonérés d’IR (seuls les prélèvements sociaux de 17,2 % sont dus).

 

Supposons que vous touchiez 3000 € brut par mois. Vous décidez de verser 2000 € sur votre PEE cette année. Votre entreprise vous verse un abondement de 1000 €.

  • Vous bénéficiez déjà de 600 € d’économie d’IR sur vos versements (30 % de 2000 €) et votre entreprise de 300 € sur son abondement défiscalisé.

  • Après 5 ans, votre PEE a prospéré de 25 % (5 % par an). Vos 3000€ valent désormais 3750 €, soit 750 € de gains.

  • À la sortie, vous récupérez 3620 € nets (3750 € – 130 € de PS sur les gains). Le fisc n’aura ponctionné que 3,5 % de votre épargne. Sans PEE, en supposant une flat tax de 30 %, il serait de 18,5 % !

 

Le Plan d’Épargne Retraite Collectif (PERCO)

Le PERCO (remplacé progressivement par le PER d’entreprise collectif, fonctionnant sur les mêmes bases) est l’équivalent du PEE dédié à la retraite. Ses grands principes :

  • Vos versements volontaires sont exonérés d’IR dans la limite de 25 % de votre rémunération annuelle brute.

  • Votre employeur peut les abonder jusqu’à 16 % du PASS (7158 € en 2024), en franchise d’IR également.

  • À la retraite, les sommes sont disponibles sous forme de rente viagère ou, si l’accord le prévoit, en capital. La part issue des versements défiscalisés sera soumise à l’IR, les gains aux PS de 17,2 %.

 

Reprenons notre exemple. Vous versez 2000 € par an pendant 30 ans sur votre PERCO, abondé à 50 % par votre employeur, soit 1000 € par an.

  • Sur 30 ans, l’économie d’IR cumulée sur vos versements et l’abondement sera de 27 000€ (30% de 90 000 €), avec un coût d’épargne réel de 63 000 €.

  • À la retraite, vos 90 000 € ont généré 40 000 € de gains (3 % par an pendant 30 ans), portant votre épargne à 130 000 €.

  • Avec une sortie 100 % en rente, en supposant une TMI de 11 % et l’abattement de 10 %, l’IR sera de 5940 €.

  • En ajoutant les 6880 € de PS sur les gains, le prélèvement total s’établit à 12 820 €. Il vous restera 117 180 € de capital retraite, soit 90 % de votre épargne totale.

  • À titre de comparaison, sans PERCO et avec une épargne classique taxée à 30 %, il ne vous resterait que 91 000 €, soit 22 % de moins !

Stratégie 2 : Réduire ses impôts grâce à l'immobilier locatif

immeubles paris défiscalisation
  • Investir dans des dispositifs type Pinel, Malraux pour défiscaliser à l’entrée

  • Opter pour le statut LMNP au réel pour alléger la fiscalité des loyers

  • Déduire les charges et les intérêts d’emprunt pour optimiser son revenu foncier

1. Investir dans des dispositifs de défiscalisation immobilière

Le principe de base est simple : en achetant un bien immobilier destiné à la location dans le cadre d’un dispositif fiscal spécifique, vous pouvez déduire une partie du prix d’achat de votre revenu imposable, et donc réduire votre IR. Les principaux dispositifs actuels sont les suivants (vous pouvez avoir davantage d’exemples dans notre guide complet sur la défiscalisation immobilière).

 

Le dispositif Pinel

schéma explicatif défiscalisation dispositif pinel

C’est le dispositif phare pour l’investissement dans le neuf. En achetant un logement neuf (ou en VEFA) pour le louer nu comme résidence principale, vous pouvez déduire de votre IR jusqu’à 21% du prix d’achat (dans la limite de 300 000 € par an) :

  • 10,5 % pour un engagement de location de 6 ans (12% pinel plus)

  • 15 % pour un engagement de 9 ans (18% pinel plus)

  • 17,5 % pour un engagement de 12 ans (21% pinel plus)

 

Il faut respecter des plafonds de loyer et de ressources du locataire, variables selon les zones géographiques (A, A bis, B1, B2, C). En contrepartie, vous pouvez louer à vos ascendants ou descendants (hors foyer fiscal).

 

✅  Prenons un exemple concret. Vous achetez un appartement neuf éligible de 200 000 €, avec un engagement de location sur 12 ans.

  • Vous pourrez déduire 42 000 € de votre IR (21 % de 200 000 €), soit 3500 € par an pendant 12 ans.

  • Si votre TMI est de 30 %, c’est une économie d’impôt de 12 600 € sur la période, qui abaisse le coût réel de votre investissement à 187 400 €.

  • En supposant un loyer mensuel de 500 € (6000 € par an), votre rendement locatif “défiscalisé” passerait ainsi de 3 % à 3,2 % (avant impôts et charges).

 

Le dispositif Denormandie

schéma explicatif défiscalisation dispositif de normandie

C’est l’équivalent du Pinel dans l’ancien, pour les logements rénovés. Les taux et durées de réduction d’impôt sont les mêmes (12 %, 18 %, 21 % sur 6, 9, 12 ans), mais avec des conditions supplémentaires :

  • L’acquisition doit se faire dans certaines communes éligibles (avec une ORT – Opération de Revitalisation du Territoire)

  • Les travaux doivent représenter au moins 25 % du coût total de l’opération

  • Les performances énergétiques après rénovation sont encadrées

 

C’est donc plus contraignant qu’un Pinel, mais ça permet d’investir dans des villes de taille moyenne à des prix plus abordables. Et le potentiel de plus-value à la revente est souvent supérieur sur ce type de biens rénovés.

 

L’ancien Malraux

schéma explicatif défiscalisation dispositif loi malraux

C’est un dispositif plus confidentiel mais très puissant, dédié à la rénovation d’immeubles anciens dans des Sites Patrimoniaux Remarquables. Le taux de réduction d’IR est de 22 % ou 30 % du montant des travaux HT, selon le secteur.

  • Le plafond de travaux est de 400 000 € sur 4 ans, soit une réduction d’IR maximale de 88 000 € ou 120 000 €.

  • Pas de plafond de loyers ni de ressources des locataires, possibilité de louer meublé.

 

✅ C’est donc une niche fiscale très attractive, mais réservée aux gros patrimoines vu les prix et le ticket d’entrée (travaux) élevés. Et il faut bien s’assurer de la qualité des travaux et de la localisation pour espérer une rentabilité à la hauteur de l’avantage fiscal.

 

Les résidences services (LMNP)

schéma explicatif résidence LMNP défiscalisation

Autre possibilité : investir dans un logement au sein d’une résidence avec services (étudiant, senior, tourisme, affaires…) pour le louer meublé. Le statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) offre un régime fiscal attractif :

  • Au réel, les loyers sont imposés dans la catégorie des BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux), avec possibilité de déduire les charges, frais et amortissements du bien.

  • En cas de déficit foncier (si les charges dépassent les loyers), il est possible de l’imputer sur le revenu global, dans la limite de 10 700€ par an. Au-delà, le déficit est reportable sur les bénéfices des 10 années suivantes.

 

Pour un investissement de 200 000 € (hors taxe), loué 1000€ par mois, avec 4000 € de charges et 6000 € d’amortissement annuels, le déficit foncier sera de 4000 € (12 000€ de loyers – 10 000 € de charges et amortissements).

  • Si votre TMI est de 30 %, ce déficit vous fera économiser 1200 € d’IR (30 % de 4000 €).

  • Soit un « boost » de rendement locatif net de +0,6 % (1200 € / 200 000 €).

 

✅ C’est une façon astucieuse de se constituer un patrimoine immobilier quasi autofinancé par sa rentabilité et sa fiscalité, à condition de bien choisir la résidence et l’exploitant. Attention aux frais (parfois élevés) et à la pérennité du modèle locatif sur le long terme.

1. Investir dans des dispositifs de défiscalisation immobilière

Au-delà du seul dispositif fiscal, d’autres leviers permettent d’optimiser la rentabilité et la fiscalité d’un investissement immobilier locatif. La clé : le financement, et notamment le crédit.

 

La déductibilité des intérêts d’emprunt

➡️ Que vous soyez au régime réel ou micro-foncier, les intérêts d’emprunt pour l’acquisition, la construction, la reconstruction ou l’agrandissement d’un logement loué nu sont déductibles des revenus fonciers.

  • Au réel, c’est une charge déductible en totalité.

  • Au micro-foncier, les intérêts viennent en déduction des loyers, après l’abattement forfaitaire de 30 %.

 

C’est un levier fiscal puissant : plus vous empruntez, plus vous déduisez d’intérêts, et moins vous payez d’impôts sur vos loyers. Le tout en profitant de l’effet de levier du crédit pour augmenter la rentabilité de votre investissement.

 

Par exemple, pour un logement de 200 000 € acheté à crédit sur 20 ans à 2 %, avec 1000 € de loyer mensuel :

  • Le montant total des intérêts sera de 42 426 € sur 20 ans, soit 2121 € par an en moyenne.

  • Au micro-foncier, c’est 2121 € de revenus fonciers imposables en moins chaque année. Avec une TMI de 30 %, c’est 636 € d’IR économisés par an.

  • Au réel, en supposant 2000 € de charges annuelles (hors intérêts), le bénéfice foncier imposable passe de 10 000€ (12 000 € de loyers – 2000 € de charges) à 7879€ après déduction des intérêts. L’économie d’IR annuelle grimpe à 636 € (30 % de 2121 €).

 

L’amortissement du bien

➡️ Dans le cadre d’une location meublée (LMNP), il est possible d’amortir comptablement le bien et les meubles pour déduire leur coût d’acquisition des loyers imposables.

  • Le logement lui-même s’amortit généralement sur 20 à 30 ans (3,33 % à 5 % par an), les meubles sur 5 à 10 ans (10 % à 20 % par an).

  • Les amortissements viennent en déduction des loyers pour le calcul du bénéfice foncier imposable.

 

C’est une déduction fiscale « virtuelle » (sans décaissement réel) qui permet de minorer fortement la fiscalité des loyers, voire de générer un déficit foncier imputable sur le revenu global (jusqu’à 10 700€ par an).

 

Pour un investissement LMNP de 200 000 € (dont 20 % de meubles), loué 1000 € par mois, avec 2000 € de charges annuelles :

  • L’amortissement annuel sera de 6667 € pour le logement (3,33 % de 200 000 €) et 8000 € pour les meubles (20 % de 40 000 €), soit 14 667 € au total.

  • Le bénéfice foncier imposable sera donc de -4667€ (12 000€ de loyers – 2000€ de charges – 14 667€ d’amortissements), soit un déficit reportable de 4667 €.

  • Si votre TMI est de 30 %, c’est une économie d’IR potentielle de 1400 € par an (30 % de 4667 €), en plus de la réduction d’impôt initiale liée au dispositif.

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Attention cependant : les amortissements sont réputés déduire du prix d’achat pour le calcul de la plus-value lors de la revente. Ils sont donc « récupérés » par le fisc à ce moment-là.

Stratégie 3 : Conjuguer défiscalisation et investissement dans les entreprises

  • Réduire son IR en souscrivant au capital de PME, de FIP ou de FCPI

  • Profiter de l’exonération d’impôt sur les plus-values de cession de titres de PME

  • Diversifier son patrimoine avec des investissements à fort potentiel

schéma explicatif défiscalisation investissement entreprise

1. Réduire son impôt en souscrivant au capital de PME

Le dispositif le plus direct pour défiscaliser en investissant dans les entreprises est la réduction d’IR « Madelin » pour souscription au capital de PME. Le principe est simple :

  • Vous souscrivez au capital d’une PME éligible (moins de 50 salariés, moins de 10 M€ de CA…), directement ou via une holding.

  • Vous déduisez 25 % du montant investi de votre IR, dans la limite de 50 000€ pour un célibataire ou 100 000 € pour un couple.

  • Vous devez conserver les titres pendant au moins 5 ans.

 

Concrètement, pour un investissement de 10 000 €, vous économiserez 2500 € d’IR l’année de la souscription. Et si vous revendez vos parts après 5 ans avec une plus-value, elle sera totalement exonérée d’IR (hors prélèvements sociaux).

 

Bien sûr, l’investissement en direct dans une PME n’est pas sans risque. Il faut bien étudier le business plan de l’entreprise et ses perspectives de croissance avant de se lancer. D’où l’intérêt de passer par des véhicules d’investissement spécialisés pour mutualiser les risques.

2. Défiscaliser avec les FIP et FCPI

Les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) et FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation) sont des fonds d’investissement dédiés au financement des PME régionales (FIP) ou innovantes (FCPI). Ils offrent un double avantage fiscal :

  • Une réduction d’IR immédiate de 30 % des versements, dans la limite de 12 000€ pour un célibataire ou 24 000 € pour un couple.

  • Une exonération totale d’IR sur les plus-values à la sortie, après 5 ans de conservation minimum (seuls les prélèvements sociaux de 17,2 % sont dus).

 

Pour 10 000 € investis dans un FIP ou un FCPI, vous réduisez donc votre IR de 3000 € l’année de la souscription. Et si votre investissement a généré 3000 € de plus-value au bout de 5 ans :

  • Vous récupérerez 12 484 € nets (13 000 € – 516 € de PS), soit un gain net de 2484 €.

  • Sans la fiscalité avantageuse des FIP/FCPI, en supposant une flat tax à 30 %, votre gain net n’aurait été que de 1584 €, soit 900 € de moins !

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Attention cependant : le risque de perte en capital est réel, même s’il est mutualisant. Les PME sélectionnées par les FIP/FCPI restent des entreprises en développement, avec un taux d’échec non négligeable. Votre portefeuille de fonds doit donc rester mesuré et diversifié. Consultez notre guide complet sur les FCPI.

3. Préparer sa retraite avec le statut Madelin

Si vous êtes indépendant (profession libérale, commerçant, artisan, dirigeant de société…), le statut Madelin offre une solution fiscalement avantageuse pour préparer votre retraite en investissant dans votre entreprise.

 

Le principe : vous déduisez de votre bénéfice imposable les cotisations versées sur un contrat Madelin (retraite, prévoyance, perte d’emploi…), dans certaines limites :

  • Pour la retraite : 10 % de votre bénéfice imposable (dans la limite de 8 fois le PASS, soit 343 680 € en 2024) + 15 % de la fraction comprise entre 1 et 8 PASS.

  • Pour la prévoyance : 7 % du PASS (31 270 € en 2024) + 3,75 % du bénéfice imposable (dans la limite de 8 PASS).

 

Ainsi, pour un bénéfice de 100 000 €, vous pouvez déduire fiscalement jusqu’à 24 466 € de cotisations retraite (10 % de 100 000 € + 15 % de 56 440 €) et 6 799 € de cotisations prévoyance (7% de 43 560 € + 3,75 % de 100 000 €), soit un total de 31 265 €.

 

En supposant une TMI de 30 %, c’est une économie d’impôt potentielle de 9 380 € (30% de 31 265 €). Votre effort réel d’épargne retraite ne serait donc que de 21 885 € (31 265 € – 9 380 €).

 

Et les rentes servies à la retraite seront soumises à l’impôt sur le revenu, après un abattement de 10%. De quoi lisser dans le temps la progressivité de l’impôt.

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Attention cependant à bien calibrer vos versements en fonction de vos revenus et de vos besoins réels de protection. L’avantage fiscal ne doit pas occulter la pertinence de la solution assurantielle en elle-même.

Stratégie 4 : Transformer ses dépenses en réductions d'impôt

  • Employer un salarié à domicile et profiter du crédit d’impôt

  • Donner aux associations et bénéficier de la réduction d’IR

  • Déduire les frais de garde de jeunes enfants

1. Défiscalisation grâce aux dons aux associations

Donner aux associations est une façon simple et vertueuse de réduire son impôt sur le revenu. Le principe est le suivant :

  • Les dons à des organismes d’intérêt général (associations, fondations, institutions religieuses…) ouvrent droit à une réduction d’IR de 66% du montant versé, dans la limite de 20% du revenu imposable.

  • Pour les dons aux organismes d’aide aux personnes en difficulté (Restos du Cœur, Croix-Rouge, Secours Populaire…), la réduction passe à 75%, dans la limite de 1000€. Au-delà, le taux retombe à 66%.

  • Les excédents de dons (au-delà des 20%) sont reportables sur les 5 années suivantes.

 

Concrètement, un don de 1000€ vous coûtera réellement 340€ après réduction d’impôt (66% de 1000€). Et un don de 100€ aux Restos du Cœur ne vous coûtera que 25€.

 

Pensez aussi aux dons en nature (meubles, vêtements, matériel informatique…) aux associations caritatives. Ils ouvrent également droit à une réduction d’IR de 66% de la valeur estimée du bien donné.

 

C’est donc une façon très avantageuse fiscalement de soutenir une cause qui vous tient à cœur, tout en faisant un geste pour la collectivité. Une dépense utile et solidaire, loin de l’image du « trou fiscal » !

2. Défiscalisation avec l'emploi à domicile

➡️  Si vous employez un salarié à domicile (ménage, garde d’enfants, soutien scolaire, assistance aux personnes âgées…), vous pouvez bénéficier d’un généreux crédit d’impôt, même si vous n’êtes pas imposable.

  • Le crédit d’impôt est égal à 50% des dépenses engagées, dans la limite de 12 000€ par an (plus 1500€ par enfant ou ascendant à charge, avec un maximum de 15 000€).

  • Si vous faites garder des enfants de moins de 6 ans hors de votre domicile, le plafond est porté à 3500€ (en sus du plafond général).

 

Par exemple, pour 5000€ de frais de ménage et 2000€ de frais de garde d’enfant dans l’année, votre crédit d’impôt s’élèvera à 3500€ (50% de 7000€). C’est autant d’argent que le fisc vous rendra, même si vous n’êtes pas imposable !

 

Le dispositif a été simplifié en 2022 avec la généralisation du versement immédiat du crédit d’impôt. Plus besoin d’attendre l’été suivant pour bénéficier de l’avantage fiscal.

 

De quoi inciter les ménages à déclarer leurs employés de maison et à participer ainsi à la lutte contre le travail au noir. Un bon point pour l’emploi déclaré et les droits sociaux des salariés concernés.

3. Défiscalisation et frais de garde d'enfants

➡️  Vous faites garder vos enfants de moins de 6 ans en crèche ou chez une assistante maternelle agréée ? Vous avez droit à un crédit d’impôt égal à 50% des sommes versées, dans la limite de 2300€ par enfant (soit un crédit d’impôt maximum de 1150€).

 

Ce crédit d’impôt est cumulable avec le complément de libre choix du mode de garde (CMG) versé par la CAF. Il s’applique sur les frais résiduels après prise en compte des aides.

 

Par exemple, pour une famille avec 2 enfants et 4000€ de frais de garde dans l’année (après CMG), le crédit d’impôt sera de 2000€ (50% de 4000€). Une somme non négligeable pour le budget familial !

 

Là encore, le crédit d’impôt est versé de façon immédiate, sans attendre la liquidation de l’impôt. De quoi soulager la trésorerie des jeunes parents.

Les conseils de investissement Faq

N’oubliez pas non plus que les frais de garde périscolaire (cantine, étude, centre aéré…) des enfants de moins de 7 ans sont déductibles des revenus à hauteur de 3000€ par an. Cela vient en plus du crédit d’impôt garde d’enfants.

 

Enfin, la pension alimentaire versée à un enfant majeur étudiant est aussi déductible des revenus, dans la limite de 6368€ par an (en 2024). Une façon de prolonger un peu l’aide fiscale aux études supérieures des enfants.

Conclusion : optimiser sa fiscalité

Comme vous pouvez le constater, notre système fiscal regorge de niches et de dispositifs permettant de transformer certaines dépenses du quotidien en généreux cadeaux fiscaux. Dons, emploi à domicile, travaux de rénovation, frais de garde… Autant de postes sur lesquels il est possible de “gratter” quelques précieux points d’impôt.

 

Mais attention à ne pas tomber dans le piège de la dépense fiscale à tout prix ! Une réduction d’impôt, même alléchante, ne justifie pas à elle seule un décaissement. Il faut toujours se demander si la dépense est vraiment nécessaire et si elle s’inscrit dans votre budget. La défiscalisation n’est pas une fin en soi mais un moyen au service d’une stratégie globale. Chaque outil doit être soupesé non seulement à l’aune de son “boost” fiscal, mais aussi de sa cohérence avec la situation patrimoniale, les objectifs de vie et la sensibilité au risque de l’investisseur.

 

💡 C’est tout l’objet du conseil en gestion de patrimoine proposé par InvestissementFAQ que de savoir assembler intelligemment ces différents dispositifs pour construire une stratégie défiscalisante performante, sûre et adaptée dans la durée. Il faut savoir jongler entre les échéances fiscales de court terme et la construction patiente d’un patrimoine pérenne.

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Questions fréquentes

En 2024, les principaux dispositifs de défiscalisation incluent la loi Pinel, permettant de réduire ses impôts en investissant dans l’immobilier locatif neuf. Ce dispositif est particulièrement attractif pour les investisseurs cherchant à se constituer un patrimoine tout en bénéficiant d’une réduction fiscale progressive en fonction de la durée de location. La loi Denormandie, quant à elle, soutient les rénovations de logements anciens dans les centres-villes.

 

D’autres dispositifs de défiscalisation incluent la loi Malraux, idéale pour la restauration de biens immobiliers historiques, et le Girardin industriel, favorisant les investissements en Outre-mer. Le plan d’épargne retraite (PER) continue de permettre des déductions fiscales avantageuses.

Oui, il est possible de cumuler plusieurs dispositifs de défiscalisation sous certaines conditions. Par exemple, un investisseur peut combiner la loi Pinel pour l’immobilier locatif et le plan d’épargne retraite (PER) pour optimiser sa fiscalité. Toutefois, il est important de noter que le cumul de dispositifs est encadré par un plafond global de niches fiscales, fixé à 10 000 € par an.

 

Chaque dispositif de défiscalisation doit être utilisé de manière stratégique pour maximiser ses avantages.

La défiscalisation présente certains risques, notamment l’illiquidité des investissements. Par exemple, les dispositifs comme la loi Pinel ou Malraux impliquent souvent des investissements immobiliers à long terme, rendant difficile la revente rapide. De plus, une mauvaise évaluation du marché locatif peut entraîner des pertes financières si les loyers ne couvrent pas les charges.

 

Il est également crucial de respecter les conditions spécifiques à chaque dispositif. En cas de non-conformité (ex : durée de location insuffisante), l’avantage fiscal peut être annulé, obligeant à rembourser les réductions d’impôts perçues. Une bonne analyse préalable est donc essentielle

La défiscalisation via une assurance-vie offre de nombreux avantages. Ce placement permet de bénéficier d’une fiscalité réduite sur les gains après huit ans de détention, avec des abattements annuels sur les retraits. De plus, l’assurance-vie offre une grande flexibilité, permettant d’investir dans divers supports (fonds euros, unités de compte) tout en optimisant sa fiscalité.

 

Ce dispositif est également avantageux pour la transmission de patrimoine. En cas de décès, les capitaux transmis bénéficient d’une fiscalité allégée, voire d’une exonération selon les montants investis et l’âge de l’assuré lors des versements.

Les dispositifs de défiscalisation comportent divers frais à prendre en compte. Par exemple, dans le cadre d’une loi Pinel, il faut prévoir des frais de notaire, des charges de gestion locative et parfois des frais de copropriété. Pour un plan d’épargne retraite (PER), des frais d’entrée, de gestion ou d’arbitrage peuvent s’appliquer, réduisant la rentabilité globale.

 

D’autres dispositifs, comme le Girardin industriel, peuvent inclure des frais liés à la gestion de l’investissement en Outre-mer. Il est donc essentiel de bien analyser les frais associés à chaque dispositif avant de s’engager afin d’éviter que ces coûts ne réduisent les avantages fiscaux.

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